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    Jeudi 4 :

    Énervé contre moi-même. Envie de me tarter. Malgré de bonnes notes!

    J'ai eu mon bulletin de notes ce matin dans la boîte. YESSS une fois de plus (13,16 de moyenne). Encore cette putain d'unité transversale qui me fout dedans (6/20 pour le bilan de l'ex URSS et un 11/20 en démographie, matière ou j'avais bloqué bêtement sur un calcul pendant plus de la moitié du temps). J'ai déjà prévu d'aller au rattrapage en juin même si je ne suis pas convoqué (car avec la moyenne générale des deux semestres j'ai des chances de valider mon année et donc ma licence). Je me présenterai à l'examen, affirmerai avec force que je dois repasser la matière, on acceptera ma présence (j'ai déjà été témoin d'une telle situation). Je rendrai ma copie en démographie et dans l'unité transversale, et j'enverrai un mail aux deux profs concernés en espérant qu'ils acceptent de prendre en compte ma seconde note (au pire j'irai toucher un mot de ma démarche au doyen). Avec un 11/20 dans l'unité transversale et un 14/20 en démographie, j'obtiendrai un 14 de moyenne au premier semestre.

    Non, c'est pas ça qui m'énerve à un point que vous ne soupçonnez pas. C'est tout autre chose : depuis une semaine je note tout ce que je fais depuis mon réveil jusqu'à mon couché. Et j'y adjoints en annotation mes dépenses commerciales et les dons que je fais et que je reçois (proposer un repas à ma belle-famille lorsqu'on reçoit un micro-ondes par exemple), afin de mesurer l'importance du second par rapport au premier (la notion du don est en effet une notion très importante en sociologie; je vous renvoi à l'Essai sur le don de Marcel Mauss ). Et quelle ne fût pas ma surprise et mon désenchantement lorsque je constatai que depuis exactement une semaine j'ai travaillé effectivement mes cours à hauteur de 2h55 min!!

    deux heures et cinquante-cinq minutes.

    Putain mais quel connard je fais. Pourtant mes journées sont bien remplies. Levé 6h/6h30. Couché après minuit. Certes il y a Clara à s'occuper. Certes mon taf auquel je me rends dans un peu moins d'une heure me scie les pattes jusqu'au lundi. Mais merde, merde et re-merde. Je me dilue dans trop de choses avant de me mettre à réellement travailler mes cours, je perds du temps comme un sinistre con. En plus je suis d'autant plus irrité contre moi que ça fait plus d'un mois et demi que je n'ai pas pris mes anti-antidépresseurs (j'en avais marre de ne pas bander comme je voulais; ma libido est revenu comme une furie, mais de nouveau je m'emporte, Léa n'a de cesse depuis de me dire de reprendre mes cachets).

    Voilà. Je n'ai pas fait grand chose cette semaine, ou si peu. Je me vois comme il y a deux ans, un glandeur de génie qui brasse de l'air et qui s'en sort parce qu'ayant un minimum de réflexion et de facilité. Merde. C'est pas le meilleur moyen pour réussir le Master et aller jusqu'au doctorat.

    Merde!

    Mercredi 10 :

    La Sertraline aura eu raison de moi!

    Cela fait bien deux mois que je n'ai pas pris mes antidépresseurs. J'en avais marre de ne pas bander comme je voulais. Mon médecin m'avait pourtant précisé qu'il n'y avait pas en principe d'effet de ce côté là. Aux premières loges de ma psyché, j'ai bien été forcé de constater l'effritement progressif de ma libido, ainsi que son retour depuis que je ne prends plus rien.

    Mais voilà; la Sertraline m'avais fait oublier son utilité au point que lorsque je l'ai arrêtée, je pensais vraiment n'en avoir plus besoin, persuadé que mon comportement n'était du qu'à moi-même.

    Et lentement, mes vieux démons sont revenus. Léa, la première à constaté le retour de l'ancien Jérôme, s'énervant pour un rien et enclin à la déprime. Plusieurs fois elle m'a dit de reprendre mes cachets. Je n'ai rien voulu savoir; et ces derniers jours, en m'occupant plus sérieusement de mon blog, en relisant les titres des différents mois, j'ai pris conscience de l'influence positive du médicament et de ce que son absence faisait revenir en moi. Il est vrai que je constate à présent à quel point un rien m'énerve; que dés le lever, la moindre chose m'exaspère, et que de nouveau je ne vois que le côté creux et sinistre de toute chose et que je recommence à procrastiner. Je me suis même surpris hier à ressentir pendant un cours fort intéressant sur la sociologie des professions, toute l'inutilité fantasmée de ma démarche vouée à un échec certain, et là j'ai compris qu'il était temps que je me traite à nouveau.

    Ce matin j'ai repris mes cachets(il m'en reste deux boîtes); et j'ai repris contact avec ma psy. J'ai rendez-vous le jeudi 8 avril. Ça m'ennuie que mon bien-être dépende d'une molécule. Enfin! Y'a pire assurément.

     

    Jeudi 18 :

    Oral passé de justesse.

    Comme d'habituuuuuuuuuudeeeeeeeeeee. (Hommage à Claude)

    Eh oui une fois de plus j'ai attendu le dernier moment, le dernier jour, la dernière heure pour préparer un TD pendant lequel je devais faire un exposé sur un texte d'Howard Becker sur la sociologie de l'art et le concept des « mondes de l'art ».

    Je devais passer avec un autre étudiant qui s'est révélé aussi procrastinateur que moi. Alors que je n'avais lu que le texte hier soir, et que je n'étais pas motivé à en faire plus, je reçu un sms de sa part m'invitant à le rejoindre sur le chat de Messenger dans une poignée de minutes. Le ciel me tombait sur la tête, la réalité me giflait. Je sortais de la torpeur que l'émission de télé avait crée en moi et c'est avec violence que je me résous à entrer en contact avec Jeremy sur le web. Il n'était pas plus avancé que moi, il commençait à rédiger, moi je brodai sur la généralisation du texte histoire de ne pas passer pour un boulet, au final nous tombâmes malgré moi sur le fait qu'il me revenait de raisonner sur le texte alors qu'il se cantonnait à l'introduction et à l'explication du document. Je me rappelle avoir acquiescé avec un incommensurable sentiment de vide en moi. Je lui proposai de nous retrouver à 23h afin de voir où nous en étions de la rédaction des parties qui nous revenaient.

    23h10, il me sollicita, il avait fini d'écrire sa partie, à peine deux pages écrites à la main; il ne pouvait même pas me passer un aperçu. Moi j'en étais à 4 lignes exactement. Je repensais au film : le Créateur de Dupontel. Je brodai encore autour de ce que j'envisageai de développer histoire de le rassurer; puis las et désespéré, je choisi d'aller me reposer une heure en bas dans le salon afin de laisser cogiter mon cerveau et d'être un peu plus frais.

    Il était 23h30, je me couchai et mis portable à sonner à 1h du matin. Je m'endormis rapidement.

    1h. Je fis un bon, tiré de mon sommeil lourd par la sonnerie de mon portable. Je n'avais toujours pas les idées claires et pas plus l'envie de m'y mettre. Je repoussai d'une heure mon réveil; je replongai.

    2h. Toujours aussi peu motivé, j'essayai de rédiger mon exposé dans ma tête histoire de trouver une cohérence à mon propos, me rassurer et me rendormir. Ça Marchait, je replongeai.

    3h. Ultime rebond. Il me restait presque 4 h pour torcher mon oral. Cela me paraissait suffisant, j'imaginais pouvoir dormir encore une heure. Je refermai les yeux, mais cette fois-ci je tournai en rond. Incapable à présent de retrouver le sommeil; je me résignai à rallumer la lumière à 3h30.

    Devant l'ordinateur, l'inspiration ne venait toujours pas, je me sentais faible et stupide; je musardais encore presque une heure. Puis vînt l'emportement. Mon inaction fit naître en moi une vive colère. Je me mis, malgré le peu d'idées que j'avais en tête, à rédiger ce qui me venais à l'esprit en tentent de rester cohérent sur le plan sociologique. 6H, j'avais écris un peu plus d'une page, j'en avais marre. Je me couché jusqu'à 6h45; le réveil fût effroyable.

    Je fus dans la salle à 7h45. Le prof arriva, puis quelques étudiantes. Jeremy n'était toujours pas là. 8H05, courroucé, mon prof m'indiqua que si mon collègue n'arrivait pas on allait se faire saquer. Je proposai de commencer sans lui car je connaissais le texte et la bio du sociologue, il voulait encore attendre. La poignée d'étudiantes patientait en silence.

    Enfin Jeremy paru, l'œil hagard, le souffle court et le corps en sueur. Il avait couru depuis la gare. Nous parlâmes enfin. De 40 minutes préconisées par le prof en début d'année, nous tinrent que la moitié du temps. Il nous posa quelques questions dont on se sorti à peu près. On regagna nos places, le prof continua son cours. Je lançai un regard à Jeremy, on avait évité la casse; j'étais content d'en avoir fini.<script type="text/javascript"> var gaJsHost = (( "https:" == document.location.protocol)? "https: / / ssl.": "http://www."); document.write (unescape ( "% 3Cscript src = '" + gaJsHost + "google-analytics.com/ga.js' type = 'text / javascript'% 3E% 3C/script% 3E")); </ script> <script type="text/javascript"> try ( var pageTracker = _gat._getTracker ( "UA-15005578-1"); pageTracker._trackPageview (); ) Catch (err) () </ script>

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