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    Dimanche 2 :  <o:p></o:p>

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    Tiramisu.<o:p></o:p>

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    Mon régime de 2 semaines s’achève aujourd’hui. Le bilan n’est pas vraiment probant. Pourtant je l’ai suivi à la lettre. Au lieu des 9 kilos promis je suis difficilement arrivé à en perdre 5. Bon, ce n’est pas si mal, il faut positiver. Et comme je me l’étais promis depuis longtemps, je me suis préparé un énorme Tiramisu. Tellement énorme que j’ai proposé à ma famille de le déguster ce soir chez ma sœur Annette. Il devrait pouvoir contenter la gourmandise de 10 personnes, et au pire on sera six. Je vais m’exploser. Et tant pis si je reprends un kilo dés le lendemain. Mais promis, après cette brève orgie culinaire, je ferai de nouveau attention ; et j’y adjoindrai une demi-heure de vélo quotidien.<o:p></o:p>

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    Je pensais mettre à profit mon début de semaine point de vue cours, vu que c’était les vacances. Une fois de plus j’ai fait le con. Lundi, Ikéa. Mardi, Préfecture. Mercredi et jeudi, perte de temps en tout genre. Au final je n’ai véritablement travaillé mes cours que pendant deux petites heures. Minable ! J’ai un peu honte de ne pas parvenir à être plus efficient que cela. Sinon, sachant qu’une chargée de TD de l’année dernière soutenait sa thèse demain lundi, mais ignorant tout de l’heure et du lieu, je me suis permis d’envoyer un mail en ce sens à son directeur de thèse qui eut la délicatesse de répondre à mes questions. Je pense que je vais aller y assister. En plus cela tombe bien puisque c’est à 14 heures et que demain je n’ai pas TD l’après-midi.<o:p></o:p>

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    Ce matin j’ai terminé ma troisième nuit de travail. Malgré le temps libre dégagé, je ne peux me résoudre à en profiter pour réviser ou lire des œuvres sociologiques, je suis tellement crevé. D’ailleurs j’ai pioncé une petite heure avant d’ouvrir le restaurant vendredi matin, un pur régal. Sinon j’ai posé les deuxième et troisième semaines de décembre afin d’être près de Léa pour l’arrivée de la petite. Ça sera la période des examens aussi. J’espère que tout cela va bien se goupiller.<o:p></o:p>

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    Dimanche soir vers 19 heures trente j’ai enfin réussi à boucler ma première leçon de lecture rapide. En partant à 22h30 au travail, j’étais assez content de moi car je n’avais pas musardé totalement depuis mon réveil à 18 heures.

     

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    Là je vais aller déjeuner. En principe ça aurait du être un steak et fruits à volonté. Finalement ça sera steak et spätzles, depuis le temps que la boîte me nargue dans le frigo. Vive la bouffe. Et merde aux minces.

     

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    Mardi 4 :  <o:p></o:p>

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    Je n’y arriverai pas !!<o:p></o:p>

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    Voilà le catastrophique état d’esprit dans lequel je baigne depuis hier. Ça à commencé après avoir assisté à la soutenance d’une thèse en sociologie d’une chargée de TD que j’ai rencontré une fois l’an dernier, Adeline Fouard. Elle a lu un compte-rendu de sa thèse pendant vingt minutes. Puis chaque examinateur (5 en tout), à commencer par sa directrice de thèse, a fait l’éloge de son travail et a posé quelques remarques. Adeline je trouvais avais du mal à alimenter le propos lorsque cela sortait de ce qu’elle avait écrit. J’avais le sentiment que tout était joué d’avance. Chaque examinateur ménageait ses paroles pour ne pas la déstabiliser, soit que la thèse fût si bonne que ce n’était pas nécessaire de l’enfoncer soit qu’au fond j’assistais à un joli jeu de dupe. Trois des cinq insistèrent sur l’intérêt de faire de cette thèse un livre car le sujet était bien traité. Bref, malgré la part de relationnel que ce rituel supposait, au final Adeline Fouard obtînt son doctorat avec « mention très honorables et félicitations du jury ». La trentaine de personnes présentes, parents, amis, et trois étudiants de deuxième année de sociologie, applaudirent. En quittant le lieu ou tout le monde causait et buvait un coup je pris méchamment dans les dents que j’en étais pas encore là.<o:p></o:p>

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    Arrivé à l’appartement vers 18h, j’ai glandouillé jusqu’au début du film « X-Men 2 » sur M6, pensant que j’aurais le courage de me mettre à mon TD ensuite. Puis je me suis affalé sur le sofa, terrassé par la fatigue accumulée ce week-end. Léa m’a sorti de ma léthargie vers 22h30, jai filé au lit directement sans passer par la case « bureau ».<o:p></o:p>

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    Ce matin, j’ai tout d’abord zappé le TD insipide de 8 heures, croyant à tort que je mettrais ce temps à profit pour préparer celui de 14 h. Puis 9h30 est arrivé, je n’avais rien fait, je me suis rué sur mes fringues et suis partis en trombe au cours très intéressant de 10 heures « culture, langue et société ». Et puis à 11 heures, je suis retourné chez moi. Avant de laisser Marc, celui-ci eut le malheur de me parler trente secondes d’un bouquin qu’il venait de terminer. Encore un livre en rapport avec la matière et qui avait du être donné par un des profs. Désarmé, je déclarai : « quand je vois tout ce que vous avez lu, je me dis que je suis vraiment à la ramasse ! ». J’avais besoin de soutien, il eut la gentillesse de répondre : « tu sais je l’ai lu, mais je n’en ai rien retiré ! »<o:p></o:p>

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    Je suis rentré chez moi dans un état à la fois dépressif et enragé, j’avais de plus le souvenir du temps gâché la semaine dernière. Dans mes veines coulait l’amertume du sempiternel looser. J’avais le sentiment d’être au fond d’un trou rempli de purin et auquel je ne pourrais jamais réchapper. J’aurais voulu être n’importe qui d’autre que moi.<o:p></o:p>

     

    Mardi 18 :  <o:p></o:p>

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    Des larmes. Un sanglot  incontrôlable.<o:p></o:p>

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    Ça m’est arrivé ce soir chez ma psy. J’avais noté des trucs qui m’avaient déprimé ces quinze derniers jours. On a causé une heure. Je ne savais pas par quel bout prendre toute cette merde dans ma tête. Je sentais que j’évitais certaines choses. Et puis j’ai parlé de mon passé. Enfin plus exactement de mon non-passé. De cette incapacité que j’ai à évoquer moult souvenirs de mon enfance et de mon adolescence. J’ai constaté que les quelques souvenirs positifs et joyeux qui affleuraient à la surface de ma mémoire étaient systématiquement sans ma famille ; j’ai évoqué lorsqu’on tirait à la fronde avec des amis dans les bois, je devais avoir dans les douze ans. A l’inverse les rarissimes souvenirs avec ma famille qui me revenaient n’étaient marqués que par de la noirceur, de la rancœur et de la tristesse. J’ai évoqué le télescope que ma famille, enfin plus exactement ma mère m’avait offert encore aux environs de douze ans à Noël. Mon plus beau cadeau fût gâché par la remarque innommable de mon père qui déclara avec une conviction réelle, un peu las, une joue sur son poing : « ah tous les pots de moutarde qu’on aurait pu acheter avec ça ». Ce n’est pas exactement ce souvenir qui me fit céder, m’ai j’avais une telle angoisse à l’idée d’évoquer ces mortes années qui n’apparaissaient que sous la forme de trop rares et fâcheux souvenirs que d’un coup un profond sanglot, telle une vague impétueuse, vînt secouer tout mon être. Je mis cinq bonnes minutes à m’en remettre. Une boule de mouchoirs avait rapidement grossie dans ma main. Je la serrai très fort pendant que ma respiration jouait à saute-moutons. Après la tempête, le toubib me proposa un traitement en prenant mille précautions pour annoncer le sujet. Précautions inutiles puisque j’étais en demande. Je partis au bout d’une heure avec ma prescription sous le bras. J’avais déjà pleuré chez un autre psy, un homme. Mais à chaque fois j’avais pris cela pour un échec. Ce soir, en retournant sereinement à ma voiture, je ne cessai de susurrer « merci » ah je ne savais plus trop qui. A moi ? Ou à la psy ? Ou au deux ! C’était la première fois de ma vie que j’avais le sentiment d’avoir déposé une partie de mon fardeau. J’étais profondément dans le changement. Pas encore confiant, loin de là, mais ce soir pendant cinq minutes j’avais vraiment lâché prise. Et c’était vraiment bon.<o:p></o:p>

     

     

    Mercredi 19 :  <o:p></o:p>

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    Mon secret dévoilé.<o:p></o:p>

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    Cela faisait un petit moment que ça me trottait dans la tête. Je savais que Léa en avait marre de justifier mes absences par des recherches hypothétiques en bibliothèque pour un projet encore plus hypothétique. Et je sentais, le cap passé de la première année, que vis-à-vis de ma belle-famille je pouvais leur poser mon projet avec assez de force pour en garder la maîtrise.<o:p></o:p>

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    Absent si souvent alors que Léa arrivait à la dernière ligne droite de sa grossesse ne pouvait que leur instiller foule croissante de questions légitimes. Et je savais qu’au fond ils ne pouvaient que souscrire à mon projet. Alors ce soir après le repas chez Emilie, la sœur de Léa, alors que tout le monde était là, ses parents et son frère, je leur ai simplement dit avec l’aide de Léa dont les yeux brillaient de mille feux, que j’avais repris des études universitaires depuis l’année dernière. Il y eut un bon quart d’heure de questions diverses, dont notamment la récurrente de « à quoi ça sert la sociologie ? » Régis le père m’invita quelques instants sur la réflexion de la suite professionnelle de ma démarche. Emilie et Gérard son fiancé sortir quelques banalités polies et douces. Daniel, le frère, rebondit sur le manque d’intérêt de son taf et la perspective éthérée de reprendre une formation un jour. Georgette, sa mère, poussa un long souffle rauque d’admiration et conclu par ses mots « alors c’est que tu as déjà eu ta première année ? »<o:p></o:p>

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    On me félicita. Je leur demandai de bien vouloir garder cela pour eux. J’étais assez fier de moi, et le poids indicible de la dissimulation qui écrasait Léa se dissipa enfin. Depuis elle n’hésite plus à dire au téléphone à sa sœur ou à sa mère que je suis en cours ou en train de réviser. Elle en abuserait presque.<o:p></o:p>

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    Pour ma famille le problème se pose autrement. Déjà le risque de susciter des questionnements est beaucoup plus faible, puisque je ne les vois qu’en fin de journée et qu’ils ne sont en aucun cas devant toute la réalité de mon absence la journée ; il est plus aisé de leur mentir. Et puis ma famille a cette fâcheuse habitude de toujours tout critiquer, et surtout à propos de ce que je fais. Alors leur dire que j’ai repris des études de sociologie à mon âge ne provoquerait chez mes deux sœurs et ma mère que les sinistres interrogations du type « a quoi bon ? » et « pour quoi faire ? »Sans parler de l’insidieux échec dans lequel ne pourrait s’empêcher de me voir ma mère que j’aime beaucoup certes mais qui a véritablement ce travers de pensée à l’égard de sa progéniture.<o:p></o:p><script type="text/javascript"> var gaJsHost = (( "https:" == document.location.protocol)? "https: / / ssl.": "http://www."); document.write (unescape ( "% 3Cscript src = '" + gaJsHost + "google-analytics.com/ga.js' type = 'text / javascript'% 3E% 3C/script% 3E")); </ script> <script type="text/javascript"> try ( var pageTracker = _gat._getTracker ( "UA-15005578-1"); pageTracker._trackPageview (); ) Catch (err) () </ script>


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