•  Jeudi 9

    Jour de repos.

    Voici la lettre de motivation que j'ai préparé pour mes démarches. A ce jour je ne l'ai pas encore

    envoyée. Je rentre souvent crevé du travail. J'avance à petits pas. Aussi est-ce dur d'aligner les actions!

    Ce modèle je pense est quasi-définitif, il sort un peu des schémas classiques, mais je trouve qu'il reflète bien mon esprit. N'hésitez pas à la critiquer. ça peut toujours m'aider.

    Merci. Voici la lettre:

    Actuellement ambulancier chez ........., je recherche pour novembre de cette année un emploi de nuit.

    Ayant pour projet de reprendre des études sans pour autant abandonner mon indépendance financière, je vous sollicite afin que nous trouvions un terrain d’entente.

    Soucieux d’appliquer les règles de l’entreprise qui m’emploie, je me fais une priorité d’être irréprochable au travail, que ce soit dans mes rapports avec autrui que dans les tâches qui m’incombent.

    Ne passez pas à côté d’un employé motivé et consciencieux et laissez moi une chance de vous convaincre de l’intérêt de ma candidature au cours d’un entretien que vous voudrez bien m’accorder.

    En vous remerciant d’avance, je reste à votre disposition pour toutes informations complémentaires. Et dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie Madame, Monsieur d’agréer mes salutations respectueuses.

    Donnez moi votre avis et si vous avez des pistes sérieuses d'emplois dites les moi. Je vous rappelle que je cherche un job de nuit qui ne soit pas exténuant. Merci 

    Lundi 20 :

    Excès de confiance.

    Je baigne dans un climat de confiance que je ne m’explique pas et qui m’effraie un peu. Je me fais la promesse solennelle de rédiger à partir de demain, mardi 21 août 2007, au moins une lettre de motivation par jour, de compléter mon CV et d’effectuer au minimum 5 envois pour la fin de cette semaine.

    Avec Léa on parle souvent de la vie qui nous attend à très brève échéance. Elle se dit prête à endurer la solitude la nuit. Et j’ai l’espoir qu’à mesure que j’avancerai dans mon projet, l’avenir s’éclaircisse et qu’un certain équilibre puisse être établi.

    En fait je crois qu’en ce moment je stresse tellement qu’inconsciemment j’en ai occulté tout sentiment néfaste au point d’être entrer dans une certaine léthargie depuis le début août. Mais si je creuse un peu je me rends compte que ce long moment de transition jusqu’à la reprise (encore incertaine à ce jour) des cours est relativement usant pour l’esprit.

     

    J’ai parfois peur de ne pas bien mesurer ce que je me prépare à faire. Mais je garde ma motivation. Tous ces jeunes de 18 ou 20 ans qui vont me regarder comme un vieux con. Ces horaires avec lesquels je vais devoir jongler la nuit, le jour. Les travaux dirigés auxquels il me faudra assister sans faillir. Et cet Everest de travail personnel qu’il me faudra fournir. Tout ceci est bien clair dans ma tête. Mais suis-je assez mûr pour changer ? Ou bien vais-je une fois de plus trop présumer de mes forces et me planter lamentablement ? Car même si je n’ai jamais été aussi motivé de ma vie, du moins il me semble (on oublie vite l’instant malgré tout) et même si je travaille d’arrache-pied, ce n’est en aucun cas un gage de réussite.

     

    En ce moment je m’imagine souvent arriver au terme de ce chemin que je suis sur le point de prendre. Avec Léa on plaisante, je lui dis « quand je serai docteur… » ou « quand tu seras femme de docteur… » On rit, on s’embrasse, on se demande si notre couple tiendra. Pourvu que cette foi ne m’abandonne pas en chemin !!

     

    Jeudi 23 :

     

    Jour sans!

     

    Comme il est coutume de dire : il y a des jours avec et il y a des jours sans!

     

    Aujourd’hui c’est une journée sans envie, sans pêche. J’ai fini mes nuits.

     

    Je suis rentré du travail ce matin à 8h30. J’ai petit-déjeuner puis me suis couché devant des enregistrements de « 7 jours au Groland ». Je me suis entraîné aussi sur ma console au meilleur jeu de tir de l’univers. J’ai changé de configuration et essaie depuis hier soir de manipuler le pad en gaucher.

     

    Côté projet sérieux, aujourd’hui c’est râpé ! La matinée a filé trop vite. J’espérais avoir la force de  me déplacer à <st1:personname productid="la CAF" w:st="on">la CAF</st1:personname> pour récupérer une attestation d’ouverture de droits à joindre à mon dossier d’inscription. Je voulais aussi me rendre au secrétariat de la fac pour m’assurer de la date limite du dépôt des dossiers. Je voulais, je voulais…et je suis resté cloîtré chez moi pour maîtriser  le joystick et regarder des conneries sur le net.

     

    Je me suis rassuré en milieu d’après-midi en relisant les documents joints à mon dossier d’inscription, et j’ai lu que la date limite de dépôt était le 30 septembre. La semaine prochaine il faut que je m’organise pour rencontrer M Martin à la fac afin de voir s’il est possible de valider mes vieilles années de fac de droit pour pouvoir commencer la sociologie directement en deuxième année. Un an de gagné, cela ne serait pas du luxe !

     

    Pour l’heure il me reste assez de temps avant le retour de ma femme pour mater un film sur mon lecteur. Quand elle sera là, je rédigerai le journal de ma journée sur le Pc, et rédigerai aussi 2 lettres de motivation et lui demanderai de compléter mon CV.

     

    Pff, je planifie dans le vide les prochaines heures; de toute façon aujourd’hui c’est une journée sans !!

     

    Vite mon lit. Vite un film que je pense à d’autres choses ou que je ne pense plus !

     

    Mardi 28 :

     

    <o:p></o:p>

    Une certaine allégresse.

     

    <o:p></o:p>

    Cette semaine je travaille plutôt l’après-midi. Lorsqu’on est de journée de 8h ou de 6 heures ils nous font prendre en principe tard. Je dis en principe car hier j’ai commencé à 9h, ce qui est une heure fâcheuse lorsqu’on veut abattre des tâches administratives.

     

    Mais ce matin c’est la joie. Ne prenant le travail qu’à 13 heures, j’ai eu le temps d’imprimer un justificatif de droits à <st1:personname productid="la Sécu" w:st="on">la Sécu</st1:personname> (qui n’est autre qu’une attestation de carte vitale soit a contrario un document de non affiliation à <st1:personname productid="la Sécurité" w:st="on">la Sécurité</st1:personname> sociale étudiante). J’ai ensuite photocopié à <st1:personname productid="La Poste" w:st="on">La Poste</st1:personname> mon contrat de travail actuel afin de le joindre à mon dossier d’inscription. Il ne me restait plus que le plus gros du travail à faire : trouver M Martin afin de lui expliquer ma situation et espérer faire passer mon cas en commission pour attaquer mes études directement en deuxième année.

     

    J’arrive dans le bureau d’accueil où l’aimable vieille peau (trop maigre et bronzée font la peau trop fripée) que j’ai vu il y a un mois discute avec deux collègues. Elle vient à ma rencontre. Je lui dis :

    -         « Bonjour, je vous ai vu il y a un mois et vous m’aviez dit de repasser cette semaine pour voir. M Martin….. »

    Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase. Dans mon dos elle aperçoit l’homme en question et s’enquiert de me le dire. Je pars à sa rencontre au fond du couloir.

     

    Je me présente, l’homme m’accueille assez sèchement, il ne semble pas très enthousiaste. Je tente de garder mon calme. Mon cœur palpite, j’ai la respiration courte. Tout en ronchonnant, l’homme poursuit son chemin, je lui colle aux basques. Il se plaint du système, de la fac de lettres qui ne fait pas son boulot, de l’inconvénient à vouloir trop rendre service, c’est plus un monologue qu’autre chose. Je le suis, il me  dit que c’est un peu tard, qu’il faut que ça passe en commission. On traverse une cour, on monte un escalier, ça lui oxygène le cerveau sans doute car l’homme devient moins bilieux, plus ouvert. Lorsqu’on entre dans le bureau l’homme est même devenu affable. Il pianote sur son ordinateur et me sort un document que je dois remplir et rapporter avec d’autres papiers avant la fin de la semaine pour que ma demande soit délibérée mardi suivant. Il me dit à présent et sur un ton calme que ce n’est qu’en principe qu’une formalité. Il me parle de relevé de notes, de CV et de lettre de motivation, je lui mets sous les yeux la lettre un peu embrasée que j’ai pondu il y a 2 mois lorsque j’ai voulu prendre contact par mail avec une responsable du département de sociologie. Les mails n’ont jamais abouti mais j’ai gardé un exemplaire de la lettre dans ma pochette. Je dis "embrasée" pour cette phrase qu’elle contient : « j’aimerais faire de ma vie une œuvre et me donner les moyens d’évoluer intellectuellement… ». L’homme lit et me demande s’il peut faire des ratures, je l’y encourage vivement. Il me souligne un passage particulièrement probant de ma volonté. Il barre d’autres passages. Il me faut rester pragmatique et concis.

     

    Je le remercie de m’avoir reçu. En référence à ma lettre, il me dit encore que ce n’est pas atypique de reprendre des études à mon âge, que des personnes de 50 ans et plus reprennent des études. Il comprend aussi qu’il y a un réel but derrière ma démarche et que ce n’est pas simplement pour m’enrichir. Il m’explique succinctement le déroulement de la commission. Dans ses mots et dans le ton qu’il leurs donne je comprends qu’en principe ça devrait normalement passer et que je devrais pouvoir commencer en deuxième année.

     

    Je ressors de son bureau avec une grosse épine en moins dans le pied.

     

    Il me faut trouver un job pour Novembre. Mais je reste confiant pour la suite des évènements.<script type="text/javascript"> var gaJsHost = (("https:" == document.location.protocol) ? "https://ssl." : "http://www."); document.write(unescape("%3Cscript src='" + gaJsHost + "google-analytics.com/ga.js' type='text/javascript'%3E%3C/script%3E")); </script> <script type="text/javascript"> try { var pageTracker = _gat._getTracker("UA-15005578-1"); pageTracker._trackPageview(); } catch(err) {}</script>


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